Anne Rabineau a deux passeports. Celui de France où elle est née en 1948 et celui de Suisse où elle vit depuis longtemps. L’année de son bac, elle effectue son premier vrai voyage. Vingt heures de train, direction Budapest. Elle passera un mois inoubliable dans une famille de paysans éleveurs d’oies de la puszta.Toujours elle cherchera à retrouver dans le voyage ces belles rencontres authentiques.

D’abord enseignante pour financer ses études de lettres modernes, elle oublie très vite cette voie. Le goût du voyage est plus fort que tout. Ce sera d’abord l’Espagne puis l’Angleterre. Pour la pratique des langues. Puis des destinations plus lointaines lorsqu’elle parcours la planète comme hôtesse de l’air longs courrier. Une ouverture au monde qui lui donnera l’envie de le redécouvrir autrement.

Retour sur terre. Ses premiers voyages photographiques la mèneront en Turquie en 1977. Première moisson de photos et premier déclic pour ce media. Elle s’installe à Lausanne en Suisse et y élève ses deux enfants.

Styliste pour un magazine féminin, elle ne renonce pas pour autant aux voyages . Ni à la photographie qui l’a attrapée au vol.

De 2007 à 2009, elle reprend la route à travers l’Asie du sud-ouest et les Balkans. Leica en poche, elle voyage en train, en autocar ou au volant de son vieux Westfalia, sans feuille de route, au hasard des villes et des rencontres.

Elle tire de cette série de voyages un recueil photographique auto-édité en 2009, Moments donnés.

Grande amoureuse de la Grèce qu’elle fréquente depuis de nombreuses années, l’île de Patmos la séduit. Elle y croise l’univers de Françoise Dangon et décide d’en faire le portrait. Le livre Icônes païennes naîtra de cette rencontre en 2012 (éditions Le Cadratin, Vevey).

Aujourd’hui son credo est toujours le même : partir avec les voyages intérieurs, la mémoire imprenable, les images, les livres, les poèmes qu’on sait par cœur et la musique qui nous habite.